Projet avec la Fondation GlaxoSmithKline (GSK)

Dans le journal de l’association d’avril 2011, nous vous évoquions le projet (GSK) qui a permis de faire reconnaître le centre médical de So-Tchanhoué comme centre de référence pour la prise en charge des personnes atteintes de sida pour toute la zone du lac Nokoué. En cette rentrée, voilà ce que nous communique Aurèle AYITCHEDJI, chargé de ce projet  depuis le début de l’année :

« Ce projet a vu le jour sur financement de la Fondation GlaxoSmithKline (GSK) qui a son siège en France. En effet, cette fondation a fait un appel à projets en 2010 pour la sélection par son conseil d’administration des projets visant une amélioration dans les soins de santé et activités de prévention au profit des populations vulnérables. Les domaines préférentiels concernent le paludisme, la tuberculose et le sida. Ces projets doivent se conformer à des repères bien précisés et s’inscrire dans une logique de pérennisation après l’appui de la Fondation qui est de deux ans. 

Le Centre Médical Saint-Joseph de So-Tchanhoué a alors présenté un projet sur l’amélioration de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA du lac Nokoué. Le montant du financement de ce projet par GSK sur 24 mois s’élève à 49 224 euros. Ce qui a motivé ce choix est que les années antérieures, au centre médical, on dépistait des personnes séropositives lors d’un don de sang pour la transfusion ou sur demande médicale. Mais le centre était limité par rapport à leur prise en charge. Beaucoup développaient des affections opportunistes et en mourraient. La population analphabète et pauvre attribuait ces décès à la sorcellerie. 

Après l’acceptation du projet par la Fondation GSK (qui a financé la finition de deux salles d’hospitalisation, les douches, toilettes et cuisine de tous les malades hospitalisés, les sensibilisations itinérantes des ONG dans les villages lacustres, l’acquisition d’appareils spécifiques pour le laboratoire), le centre médical est devenu un centre de dépistage et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH. 

Les mentalités des populations changent positivement par rapport à la pandémie du SIDA. Beaucoup de personnes se font dépister volontairement...

Des rapports d’étape mensuels sont régulièrement transmis à la Fondation, à l’autorité hiérarchique du centre médical et au président de l’Association de Soutien au Centre Médical, sise à Nantes, Philippe ALLAIN. Nous en sommes au 8ème mois d’exécution de ce projet et déjà, nous comptons 45 personnes séropositives dont 21 sous traitement ARV (Anti Rétro Viral) et 39 sous CTM (Co-trimoxazole). 

Les médicaments et les bilans biologiques sont gratuits pour ces personnes car le Ministère de la Santé à travers le programme national de lutte contre le sida (PNLS) dote gratuitement le centre médical d’ARV et d’autres médicaments puis en réactifs entrant dans le cadre des bilans de ces personnes, depuis que ce centre a reçu l’accréditation en février 2010 des autorités ministérielles pour être site de prise en charge. 

Il est à noter qu’une formation du personnel devant être impliqué dans la prise en charge des séropositifs était incontournable avant l’accréditation du Centre. Le budget initial de la formation concédé par la Fondation GSK était de 1 428 000 Frs CFA contre une prévision de 2 398 000 Frs CFA. Ce qui a fait que nous avons demandé et obtenu de la part de l’Association de Nantes le complément de 970 000 Frs CFA en février 2011. Notons qu’en mars 2010, la Fondation GSK a reçu après son offre à candidature 171 projets et 20 dont 13 nouveaux programmes. Celui du centre médical figurait parmi les 13. 

Nous constatons malheureusement que certains séropositifs (PvV), lorsqu’ils se sentent soulagés, ne viennent plus au centre pour prendre leurs médicaments, quoique gratuits. Ils courent le risque de créer une résistance médicamenteuse au niveau du virus (VIH). Ce qui oblige les agents du centre à se déplacer pour les rechercher. Ces déplacements ou ces appels téléphoniques ont un coût que le centre supporte depuis que les fonds du premier virement sont finis depuis le 5ème mois. Certains malades arrivent grabataires en phase de SIDA et n’ont aucun moyen. Le centre les prend en charge totalement et de façon gratuite. Le cas le plus récent est arrivé en hospitalisation au mois d’août et est malheureusement décédé après deux semaines. Ses deux épouses aussi séropositives se portent bien et sont bien prises en charge au centre médical. 

Comme avantage, en plus des infrastructures citées plus haut dont a bénéficié le centre, ce projet a favorisé un regain d’intérêt du centre au sein de la population lacustre et a conforté sa  suprématie comme seule structure sanitaire de référence sur le lac. »  Aurèle AYITCHEDJI