Des informations relatives à la situation économique au Bénin font état d’une reprise de la croissance, particulièrement dans le domaine agricole et portuaire. Sa traduction n’est malheureusement pas effective pour la population du Lac Nokoué. Celle-ci reste avec des difficultés économiques majeures. Compte tenu de ces difficultés certains habitants du Lac fuient ou font des allers et retours vers le Nigéria à la recherche d’une qualité de vie meilleure.
Parallèlement et de manière constante, les professionnels du centre médical se mobilisent pour poursuivre leur mission et nous recevons trimestriellement des rapports financiers et d’activité de soins. L’année 2012 montre une augmentation progressive des consultations médicales et prénatales au cours des 3ers trimestres (respectivement 3266 au trimestre 1, 7044 au trimestre 2 et 8243 au trimestre 3) et une chute au dernier trimestre avec un chiffre de 6910. Le premier trimestre 2013 confirme cette tendance avec un total de consultations qui se chiffre à 6165.
Le paludisme reste la cause prédominante des consultations au cours de chacun des trimestres. Pour lutter contre ce fléau, le centre médical a fait récemment une demande au Ministre de la santé d’une inscription au programme gouvernemental de prise en charge gratuite du paludisme des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes.
Toujours pour cette pathologie, les responsables du centre nous disent « le Ministère de la Santé a organisé une distribution de moustiquaires imprégnées pour la population béninoise et donc celle du lac. Savez-vous comment certaines populations lacustres en ont usage ? Elles les ont utilisées en lieu et place des filets de pêche. Résultat : les poissons ont crevé ». Cette anecdote nous montre combien l’éducation est et doit être également le souci de ceux qui soignent.
Un autre projet dans lequel le centre s’est engagé c’est celui de l’amélioration de la prise en charge des patients contaminés par le VIH. L’importance de la prévalence (nombre de personnes atteintes d’une maladie dans une population donnée à un moment donné) de cette maladie a poussé les responsables du centre à rédiger en 2010 un premier projet auprès de la Fondation internationale du laboratoire Glaxo Smith Kline (GSK).
Retenu parmi de nombreux autres projets, la réalisation de ce projet a permis au centre d’être officiellement reconnu comme site de dépistage et de prise en charge du VIH/SIDA. Un second projet, l’année suivante, qui mettait l’accent sur la sensibilisation et l’accompagnement psychosocial des personnes atteintes par cette pathologie a été honoré.
Depuis 2012 le centre négocie « l’accompagnement de l’IRD (Institut de Recherches pour le Développement) qui fait une étude sur la co-infection paludisme/bilharziose chez les enfants de 6 à 12 ans. Ce projet nommé PALUCO qui s’est déroulé pendant la saison des pluies, période de transmission maximale du paludisme, a repris cette année sur la même saison ». Il en résulte une fréquentation au centre plus nette des parents avec leurs enfants puisque la prise en charge financière est assurée par un tiers payeur.
Conjointement à la volonté d’offrir des soins adaptés à la population, le centre médical, par l’intermédiaire de ses cadres, cherche à diminuer les charges. C’est ainsi qu’actuellement une étude est en cours pour l’acquisition de kits de panneaux d’énergie solaire avec convertisseurs capables de convertir l’énergie de 12 volts en 220 volts directement utilisables pour nos équipements. Il semble que cette installation permettrait des économies substantielles en charge de gas-oil. Nous voilà donc cette année face à une proposition à étudier avec les responsables du centre.