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Revue de presse SCIENCES ET AVENIR : le fléau des faux médicaments

Maladies tropicales : les faux médicaments, un fléau qui menace les pays pauvres


17 études ont évalué la qualité de médicaments utilisés pour lutter contre les maladies tropicales. Le nombre de produits de mauvaise qualité ou falsifiés retrouvés inquiète les chercheurs.


FALSIFIÉ. Traitements contre la leishmaniose, antipaludéens, antituberculeux, antibiotiques... De faux médicaments ou ceux de mauvaise qualité sont une menace grave qui pourrait compromettre des décennies de progrès contre le Sida, le paludisme ou la tuberculose dans le monde. C'est la mise en garde formulée lundi 20 avril 2015 par des chercheurs américains à l'occasion de la sortie d'un numéro spécial de l'American Journal of Tropical Medicine and Hygiene. La revue scientifique a en effet publié simultanément pas moins de 17 études évaluant la qualité de médicaments utilisés contre les maladies tropicales. Un dossier notamment financé par la Fondation Bill&MelindaGates, engagée dans la lutte contre ces maladies qui touchent surtout les pays pauvres et en voie de développement.

41% des échantillons testés pas conformes

Bilan du passage en revue de ces 17 études ? 41% des quelque 17.000 échantillons de médicaments testés ne correspondaient pas aux normes de qualité requises. L'une des études évoque par exemple la découverte d'un faux médicament anti-paludéen et d'un autre de piètre qualité contre cette maladie. Deux médicaments qui, à eux deux, auraient provoqué le décès de 122.350 enfants africains en 2013. D'autres chercheurs ont dévoilé des antibiotiques de mauvaise qualité qui pourraient être nocifs et accroître la résistance microbienne. Plusieurs de ces études préconisent ainsi la mise en œuvre de politiques nationales plus strictes contre ce phénomène qui prend des allures de pandémie. Et les auteurs en appellent à un cadre international pour lutter contre ce fléau.

Besoin d'un système mondial de contrôle qualité

"Ce problème continue à se propager mondialement créant un défi encore plus grand à la coopération entre les différentes parties concernées dont un grand nombre ont des ressources limitées", note le Dr Joel Breman, co-auteur de l'étude et chercheur retraité des Instituts nationaux de la santé (NIH). "Aujourd'hui le marché global des médicaments rend difficile de discerner les productions nationales et étrangères, ce qui montre le besoin d'un mécanisme mondial de contrôle de qualité des produits pharmaceutiques pour empêcher des malades d'être traités avec des médicaments falsifiés", explique l'ancienne directrice de la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine des médicaments, la Dr Margaret Hamburg. Le phénomène "est répandu et sous-estimé, surtout dans les pays pauvres et à revenus intermédiaires où les systèmes de réglementation sont faibles ou inexistants", précise Jim Herrington, directeur de la faculté de santé publique de l'université de Caroline du Nord.
À noter que quatre études font état de résultats encourageants concernant les technologies permettant de tester la qualité des médicaments. Ainsi, des tests réalisés par coloration de simples buvards se sont montrés efficaces et bon marché comme méthode portable pour détecter les médicaments de très basse qualité contre le paludisme. Tandis que des méthodes plus sophistiquées utilisant des techniques de fluorescence et de luminescence peuvent déterminer la composition d'un médicament avec une plus grande précision. Des techniques qui permettent en tout cas d'appréhender plus efficacement le problème majeur de la circulation de médicaments falsifiés ou de piètre qualité.
NDR : Merci de ne pas reproduire cet article en dehors du cadre associatif

Article : séquençage de l'ADN de moustiques (Sciences & Avenir)



Après 10 ans de recherche, un consortium international de chercheurs est parvenu à séquencer le génome de 16 espèces de moustiques vecteurs du paludisme et présents sur les 5 continents.


http://m.sciencesetavenir.fr/article/20141128.OBS6435/paludisme-pourquoi-le-sequencage-de-l-adn-de-moustiques-est-il-essentiel.html#http://lm.facebook.com/lsr.php?u=http%3A%2F%2Fwww.sciencesetavenir.fr%2Fsante%2F20141128.OBS6435%2Fpaludisme-pourquoi-le-sequencage-de-l-adn-de-moustiques-est-il-essentiel.html&ext=1417269092&hash=AcmThf3Cbc2x4l1cg_oxy8vGIstsFPo5OdZvh0eRSHTlyw&_rdr

Sô-Tchanhoué : pathologies liées à l'eau

Suite de la série de reportages
au Centre Médical Saint-Joseph de Sô-Tchanhoué
sur le lac Nokoué (sud du Bénin)
avec le témoignage du Docteur Louise Tchegninougbo
au sujet des pathologies rencontrées chez les pêcheurs du lac et leurs familles


Information santé à Sô-Tchanhoué

Les rapports d'activité médicale des premier et second trimestres 2014, font état d'un nombre de patients et consultants relativement stables hormis les consultations prénatales qui semblent être en légère diminution...

Toffinous de la région de Sô-Tchanhoué
(photo cafrison)
Si le paludisme reste le premier motif de recours aux soins médicaux, l'anémie et les infections sont encore très présentes. Des efforts d'information et d'éducation à la santé sont réalisés par le personnel du centre médical comme le souligne le Dr Louise TCHEGNINOUGBO : "nous ne cessons de communiquer avec cette population aux fins d'éducation pour la santé;  il nous arrive de communiquer par la radio locale auprès des toffinous, ajouté à la sensibilisation sur les mesures d'hygiène et d'assainissement du cadre de vie et les visites à domicile effectuées par les agents du centre médical". 

Les résultats sont probants : aucun cas de choléra n'a été enregistré malgré une épidémie déclarée dans une zone sanitaire située à une quarantaine de kilomètres du Lac Nokoué. La prévention et l'éducation ne peuvent qu'être encouragées, d'autant que la population des enfants à plus hauts risques reste celle qui est la plus représentée dans les hospitalisations (*)

(*) sur les 300 hospitalisés au centre médical de Sô-Tchanhoué au cours du 1er trimestre 2014, on dénombre 194 enfants de moins de 5 ans (37 de moins de 11 mois et 157 de 12 mois à 5 ans).

Sô-Tchanhoué : bilan associatif 2013 et perspectives 2014

En ce début d’année 2014, nous venons vous présenter nos vœux les plus chaleureux pour cette nouvelle année et espérons avoir le plaisir de continuer de collaborer avec vous tous afin d’aider le centre médical à poursuivre sa mission de soins auprès des gens du lac. 

Au Bénin 

La crise économique que nous traversons chez nous depuis quelques années a aussi des répercussions en Afrique et en particulier au Bénin. Dans son rapport moral de 2013, Théo, le directeur du centre, nous le fait remarquer :

« en 2012, nous avons connu de véritables difficultés pour faire fonctionner le centre, difficultés dues notamment à la crise financière qui a commencé en 2008. Cette crise s’est prolongée pour nous jusqu’à fin février 2013…  Par contre, à partir de mars 2013, nous avons commencé à connaître des opportunités, grâce notamment à l’apport de l’association de Nantes (pour l’achat des médicaments), grâce aussi au projet PALUCO (ndlr: Paludisme et co-infection à la bilharziose urinaire) et au projet GSK (autour du HIV) ». 

Par ailleurs, Théo nous fait part de la demande de mise en disponibilité de la part de certains membres du personnel qui avaient trouvé du travail ailleurs.

De plus, il précise avoir "convaincu le personnel de faire l’effort de tenir pendant toute cette période afin de permettre au centre d’économiser en charges du  personnel.  Aujourd’hui  le personnel en place arrive à tenir … c’est vrai que demander une mise en disponibilité ne veut pas dire démissionner, mais l’expérience a prouvé que tous ceux qui ont demandé une mise en disponibilité ne sont plus revenus. Ceci nous a permis de réduire notre état de dettes auprès de la Sécurité Sociale et nous avons commencé à les rembourser… Ces opportunités, ajoutées au regain d’activités connu par le centre en 2013 et avec l’aide de l’association de Nantes, nous ont permis d’assurer le fonctionnement du centre. Nous espérons que 2014 connaisse davantage d’opportunités afin de permettre au centre d’investir pour le bonheur des populations et à la veille des trente années d’existence»

Ce même rapport nous signale une ombre au tableau concernant des petits cabinets tenus par des aides-soignants sur le lac, ce qui n’est pas nouveau mais néanmoins constitue une concurrence déloyale quand il s’agit d’aides-soignants travaillant aussi au centre. Le diocèse a demandé au directeur du centre de remédier à cette situation et nous nous en réjouissons. Parallèlement, le docteur Louise, dans le même rapport, nous fait part «de la poursuite de la sensibilisation de la population aux fins de dépistage". Ce qui donne en terme de chiffres un pourcentage de 6% de consultants dépistés contre 14% le trimestre précédent. Cette prise en charge des malades est gratuite, car le Ministère de la Santé, à travers le programme national de lutte contre la tuberculose, dote le centre de réactifs de laboratoire et de médicaments utiles dans le cadre de cette maladie. "Cependant, il n’intervient pas dans les charges de fonctionnement du centre»Le docteur Louise assure entre autres le suivi des femmes enceintes et, de ce fait, a recours à l’échographie, ce qui lui fait découvrir de temps en temps quelques situations particulièrement sensibles, par exemple une grossesse déjà bien avancée et niée par l’intéressée. Le Docteur Louise doit prendre en compte cette situation, difficile pour elle, avec la future maman et sa famille...

Soirée théâtre au bénéfice du centre médical

A Nantes, l'association s'est mobilisée pour organiser la soirée théâtrale avec la Compagnie Nelly Daviaud. Elle reprenait un grand classique de Robert Lamoureux « l’amour-foot ». Grand succès pour ces deux représentations, très bonne détente et bilan financier qui a atteint nos espérances du fait que nous avons réussi à ce que la troupe joue devant deux salles pratiquement pleines ! Notre plaisir était d’autant plus grand que, cette année, Nelly Daviaud venait de recevoir une nomination à l’Ordre National du Mérite (voir l'article qui y est consacré sur notre site internet). Distinction qui, selon le maire de Nantes, «honore des hommes  et des femmes qui se sont distingués par des actions remarquables inscrites dans la durée». En effet, Nelly Daviaud a créé sa compagnie il y a cinquante-quatre ans. Notre association, comme beaucoup d’autres, a bénéficié de sa générosité pendant 28 années sans discontinuer. Ce bénéfice intégral nous revient chaque année et nous est d’une grande aide. Nous l’en remercions vivement et nous la félicitons pour cette distinction. 


Opération solidarité partage à Rezé

Le lycée Notre-Dame de Rezé nous a de nouveau sollicités pour sensibiliser des élèves en classe de Terminale à la dimension de la solidarité et du partage. Nous avons participé à une rencontre le 20 décembre dernier avec d’autres associations humanitaires et caritatives. Nous espérons bénéficier des retombées de cette sensibilisation lors de la campagne de Carême 2014 organisée au sein de cet établissement.

Projets pour 2014

Dans son rapport moral en septembre 2013,  notre présidente Christiane Charron relatait la demande du centre médical pour l’acquisition de panneaux d’énergie solaire. Ceci pour chercher, comme nous l’écrit Théo «une alternative à  l’électrification du centre qui dépend de groupes électrogènes qui deviennent de plus en plus onéreux, vu le prix du carburant et des charges afférentes à leurs réparations ». De notre côté, les échanges se poursuivent avec le directeur du centre pour la concrétisation de ce projet qui, nous l’espérons, verra le jour en 2014.

Sô-Tchanhoué : les actions en cours


Des informations relatives à la situation économique au Bénin font état d’une reprise de la croissance, particulièrement dans le domaine agricole et portuaire. Sa traduction n’est malheureusement pas effective pour la population du Lac Nokoué. Celle-ci reste avec des difficultés économiques majeures. Compte tenu de ces difficultés certains habitants du Lac fuient ou font des allers et retours vers le Nigéria à la recherche d’une qualité de vie meilleure. 

 Parallèlement et de manière constante, les professionnels du centre médical se mobilisent pour poursuivre leur mission et nous recevons trimestriellement des rapports financiers et d’activité de soins. L’année 2012 montre une augmentation progressive des consultations médicales et prénatales au cours des 3ers trimestres (respectivement 3266 au trimestre 1, 7044 au trimestre 2 et 8243 au trimestre 3) et une chute au dernier trimestre avec un chiffre de 6910. Le premier trimestre 2013 confirme cette tendance avec un total de consultations qui se chiffre à 6165. 

Le paludisme reste la cause prédominante des consultations au cours de chacun des trimestres. Pour lutter contre ce fléau, le centre médical a fait récemment une demande au Ministre de la santé d’une inscription au programme gouvernemental de prise en charge gratuite du paludisme des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes

Toujours pour cette pathologie, les responsables du centre nous disent « le Ministère de la Santé a organisé une distribution de moustiquaires imprégnées pour la population béninoise et donc celle du lac. Savez-vous comment certaines populations lacustres en ont usage ? Elles les ont utilisées en lieu et place des filets de pêche. Résultat : les poissons ont crevé ». Cette anecdote nous montre combien l’éducation est et doit être également le souci de ceux qui soignent. 

Un autre projet dans lequel le centre s’est engagé c’est celui de l’amélioration de la prise en charge des patients contaminés par le VIH. L’importance de la  prévalence (nombre de personnes atteintes d’une maladie dans une population donnée à un moment donné) de cette maladie a poussé les responsables du centre à rédiger en 2010 un premier projet auprès de la Fondation internationale du laboratoire Glaxo Smith Kline (GSK). 

Retenu parmi de nombreux autres projets,  la réalisation de ce projet a permis au centre d’être officiellement reconnu comme site de dépistage et de prise en charge du VIH/SIDA. Un second projet, l’année suivante, qui mettait l’accent sur la sensibilisation et l’accompagnement psychosocial des personnes atteintes par cette pathologie a été honoré. 

Depuis 2012 le centre négocie « l’accompagnement de l’IRD (Institut de Recherches pour le Développement) qui fait une étude sur la co-infection paludisme/bilharziose chez les enfants de 6 à 12 ans. Ce projet nommé PALUCO qui s’est déroulé pendant la saison des pluies, période de transmission maximale  du paludisme, a repris cette année sur la même saison ». Il en résulte une fréquentation au centre plus nette des parents avec leurs enfants puisque la prise en charge financière est assurée par un tiers payeur.

Conjointement à la volonté d’offrir des soins adaptés à la population, le centre médical, par l’intermédiaire de ses cadres, cherche à diminuer les charges. C’est ainsi qu’actuellement une étude est en cours pour l’acquisition de kits de panneaux d’énergie solaire avec convertisseurs capables de convertir l’énergie de 12 volts en 220 volts directement utilisables pour nos équipements. Il semble que cette installation permettrait des économies substantielles en charge de gas-oil. Nous voilà donc cette année face à une proposition à étudier avec les responsables du centre.

Paludisme : revers pour le RTS,S de GSK



Le RTS,S, "candidat vaccin" contre le paludisme développé par le laboratoire GSK et la Fondation Bill & Melinda Gates, après des centaines de millions de dollars investis, n'aurait réduit que d'un tiers les cas de paludisme testés. Sera-t-il un jour commercialisé, interroge le magazine La Recherche (l'Actualité des Sciences) dans un récent article.  La question se pose d'après les résultats obtenus dans le cadre d'un essai d'un an sur 6 537 nourrissons africains âgés de 6 à 12 semaines. Le RTS,S n'aurait réduit que d'environ un tiers les épisodes de paludisme (donc moins que les quelque 50 % obtenus l'an passé dans un essai sur près de 6 000 enfants âgés de 5 à 17 mois).

Selon les projections de l'OMS, pour obtenir un rapport coût-efficacité suffisant, un vaccin antipaludique devrait atteindre une efficacité de 50 % minimum, avec un effet protecteur durant plus d'un an (les vaccins classiques ont une efficacité supérieure à 80 %). « D'après les résultats de ce nouvel essai, le RTS,S ne semble pas près de devenir un vaccin de routine pour les nourrissons », estime Odile Puijalon, spécialiste du paludisme à l'Institut Pasteur.



De fait, les bébés de 6 à 12 semaines constituent une cible stratégique, car dans les pays pauvres, tout vaccin antipaludique, lorsqu'il sera conçu, devra être administré en même temps que les autres vaccins pédiatriques, dans des infrastructures dédiées. Autre point noir : « L'efficacité du RTS,S semble s'estomper au bout de trois à quatre mois », indique Pierre Druilhe, ex-directeur du laboratoire de paludo-vaccinologie de l'Institut Pasteur, en charge du développement d'un candidat vaccin concurrent.


La bataille fait rage. Et de fait, note l'article, le parasite responsable du paludisme serait plus complexe à cibler qu'un virus. Raison pour laquelle il n'existe encore aucun vaccin anti-parasitaire. Un vaccin antipaludique serait de toute façon utilisé en complément d'autres méthodes de protection (par exemple les lits dotés de moustiquaires). « Dans ce contexte, ce n'est donc pas si mal d'avoir obtenu une efficacité supplémentaire d'environ 30 % », confie Éric Mouzin, épidémiologiste dans le cadre du partenariat « Faire reculer le paludisme », présent au Sommet de Davos. Mais de l'aveu de Bill Gates dans un communiqué, cette efficacité d'environ 30 % serait « plus faible que ce que nous espérions ». Certains experts n'hésiteraient pas à parler du « début de la fin », pour le vaccin RTS,S.

L'évaluation à grande échelle du RTS,S se poursuivra jusqu'en 2014, date à laquelle seront publiés l'ensemble des résultats avec un suivi de 30 mois avec l'éventuelle découverte de l'efficacité d'un vaccin amélioré par une dose « booster », censée stimuler le système immunitaire (administrée 18 mois après la troisième dose du protocole de base. (source La Recherche - mensuel n°471 du 01/01/2013 par Jean-Philippe Braly)

Sida : chute de moitié des infections dans 25 pays


Dans son rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2012, l'Onusida annonce que huit millions de personnes atteintes du Sida ont eu accès aux traitements en 2011, soit 20 % de plus qu'en 2010. En Afrique subsaharienne, région la plus touchée au monde, le nombre de personnes bénéficiant de médicaments anti-rétroviraux a augmenté de 59 % sur les deux dernières années. Autre tendance : le nombre de nouvelles infections a, lui, été réduit de 50 % dans 25 pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le sida a entraîné 1,7 million de décès dans le monde l'an passé. Et on estime à 6,8 millions le nombre de personnes qui restent privées des médicaments. Les militants anti-sida ont désormais des arguments solides pour affirmer aux bailleurs des pays riches qu'investir dans les traitements n'est pas une sorte de « puits sans fond », comme l'affirmaient certains experts. Le constat des médecins est clair : un traitement bien administré permet de réduire de façon très significative la quantité de VIH dans l'organisme du patient et, du même coup, sa capacité à transmettre le virus. Un accès élargi aux médicaments a donc un bénéfice individuel mais aussi collectif en permettant de casser, dans un pays, la courbe de l'épidémie.

Cette mobilisation internationale s'est aussi avérée efficace contre d'autres pathologies. « Au cours des dix dernières années, l'augmentation des investissements pour combattre le paludisme a permis de sauver plus d'un million de vies », soulignait Margaret Chan, Directrice générale de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Toujours redoutable (1,4 million de décès en 2011), la tuberculose a de son côté enregistré un recul de la mortalité de 40 % depuis 1990. Enfin la dramatique annonce, mi-décembre, de l'assassinat au Pakistan de six agents-vaccinateurs contre la poliomyélite ne doit pas faire oublier que jamais l'éradication de la maladie n'a été aussi proche. Alors qu'on dénombrait 350 000 cas de poliomyélite dans le monde en 1998, l'OMS recensait, en novembre dernier, 181 cas depuis le début de 2012, essentiellement dans trois pays : Pakistan Nigeria et Afghanistan. Autrefois épicentre mondial de la maladie, l'Inde n'a, elle, enregistré aucun cas ces deux dernières années. (Source : UNAIDS World AIDS Day Report 2012 et extrait du Journal La Croix du 31/12/12, par Pierre Bienvault)