Ordre National du Mérite pour Nelly Daviaud

Discours prononcé en novembre 2013 par Patrice Tillaut, Chevalier de l'ONM à l'occasion de la remise de la médaille de l'Ordre National du Mérite à Nelly Daviaud par Patrick Rimbert Maire de Nantes...

Chère Nelly Daviaud, C'est au nom de vos admirateurs et amis et avec un immense plaisir que je vous adresse ce compliment à l'occasion de votre nomination à l'Ordre National du Mérite. Créé par le Général De Gaulle il y a plus de cinquante ans, cette prestigieuse récompense honore des hommes et des femmes qui se sont distingués par des actions remarquables inscrites dans la durée. Et la durée, ici on peut la saluer. Cinquante quatre années que, pour notre plus grande joie, vous vous consacrez à votre passion« le théâtre ». Oh je vois bien les plus farceurs d'entre nous faire de rapides calculs pour déjouer les apparences, A quoi bon? puisque, nous le savons tous, le comédien n'a que l'âge de son personnage. A 15 ans vous êtes repérée par un personnage nantais, que les moins de 50 ne peuvent pas connaître : Mr Aimé Delme, personnage haut en couleur s'il en fut, grand chef d'orchestre de toutes les festivités nantaises. Vous entrez dans sa troupe, qui jouait à l'époque 300 fois par an. Dans le même temps, vous entrez au Conservatoire où votre talent et votre énergie trouvent là tout l'espace pour s'affirmer. Si bien qu'à 20 ans à peine, vous décrochez un Premier Prix de Comédie et vous créez votre propre Compagnie. Les portes du Répertoire vous sont grandes ouvertes. Parallèlement, et pendant quelques temps vous jouez les classiques : l ' Avare, les Femmes savantes, le Misanthrope, le Malade imaginaire ainsi que Phèdre de Racine, avec la Compagnie du Jeu de Paume. Mais comme on revient toujours à ses premières amours, vous revenez à la Comédie de Boulevard qui est votre véritable passion. Le Challenge est osé, car, si pour les grands classiques, le métier et le travail ajouté aux textes sublimes font le succès, pour le Boulevard, dont les intrigues sont plus légères, il faut à coup sûr ajouter au métier et au travail: le talent. La plume de l'auteur fait venir le spectateur, le jeu de l'acteur le fait revenir. Tous les gens de la scène vous le diront, il est plus aisé de faire pleurer que de faire rire. Vous excellez dans l'exercice. C'est le succès, le bonheur même, jusqu'à ce jour de 1987 où le destin vous arracha votre mari et complice Michel Morio. Comme seuls les grands de la scène réussissent à le faire, vous cachez vos larmes et le spectacle continue, pour Michel, pour vous, pour votre Public. Au cours de votre carrière, vous ferez des rencontres extraordinaires : des acteurs, des génies, des amis, certains sont les trois à la fois, je pense en particulier à deux d'entre eux: Jacqueline et Joël Cassard. Je pourrais citer de la même manière toute votre équipe d'acteurs et de techniciens. Votre complicité sur les planches et votre amitié dans la ville, c'est quelque chose ! De vous à moi, il n'ont pas de mérite, car c'est facile d'être votre ami! La plupart des acteurs font du théâtre, vous, vous vivez le théâtre. Vos maîtres sont: Louis Jouvet, Sara Bernhard, Jacqueline Maillan, Maria Pacôme... Vous avez une telle admiration pour eux que vous finissez par leur ressembler, vous avez naturellement cette classe et cette grâce, dont seuls quelques acteurs ont été pourvus. Moi qui ne suis pas du théâtre, j'ai toujours cru que le fameux trac des acteurs se dissipait au fil des ans, jusqu'au jour oùje vous ai entendu dire : « c'est terrible, plus ça va plus j'ai le trac, je suis noué », Ce sont vos mots.

J'ai compris depuis pourquoi : Comme le perchiste, qui de compétition en compétition, monte la barre de centimètre en centimètre, vous Nelly, de représentation en représentation, vous montez le jeu de cran en cran, avec la crainte, pourtant inutile, de ne pas y parvenir. C'est sans doute pour cette même raison qu'un jour, répondant à une jeune starlette, qui se vantait de n'avoir jamais le trac, le grand Louis Jouvet lui dit avec toute la puissance de sa voix« vous verrez mon Pt' it, ça viendra, ... quand vous aurez du talent! ». Lorsque je vois arriver dans le hall de la Salle Vass, pour des séances dédiées, des aînés, parfois ... très aînés, avec leurs petites et grandes misères de rhumatisme, d'arthrose, de tristesse, de solitude, enfin toutes les misères de l'âge, et qu'ensuite je les vois rire de si bon cœur et repartir si joyeux, esquissant même dans le hall avec leur canne un pas de danse ou un début de cabriole dont Joël Cassard à le secret, et que l'arthrose a laissé la place à une joyeuse irritation des zygomatiques, je me dis que la « comédithérapie » comme vous la pratiquez, devrait être reconnue par la Faculté. Mademoiselle Nelly Daviaud, car on dit bien « mademoiselle» au théâtre n'est ce pas? ou tout simplement Chère Nelly, Ces cinquante quatre années, vous nous avez donné beaucoup de plaisir, beaucoup de joies, beaucoup de bonheur, eh bien nous en voulons encore, beaucoup et très longtemps! Patrice Tillaut 

Sô-Tchanhoué : les actions en cours


Des informations relatives à la situation économique au Bénin font état d’une reprise de la croissance, particulièrement dans le domaine agricole et portuaire. Sa traduction n’est malheureusement pas effective pour la population du Lac Nokoué. Celle-ci reste avec des difficultés économiques majeures. Compte tenu de ces difficultés certains habitants du Lac fuient ou font des allers et retours vers le Nigéria à la recherche d’une qualité de vie meilleure. 

 Parallèlement et de manière constante, les professionnels du centre médical se mobilisent pour poursuivre leur mission et nous recevons trimestriellement des rapports financiers et d’activité de soins. L’année 2012 montre une augmentation progressive des consultations médicales et prénatales au cours des 3ers trimestres (respectivement 3266 au trimestre 1, 7044 au trimestre 2 et 8243 au trimestre 3) et une chute au dernier trimestre avec un chiffre de 6910. Le premier trimestre 2013 confirme cette tendance avec un total de consultations qui se chiffre à 6165. 

Le paludisme reste la cause prédominante des consultations au cours de chacun des trimestres. Pour lutter contre ce fléau, le centre médical a fait récemment une demande au Ministre de la santé d’une inscription au programme gouvernemental de prise en charge gratuite du paludisme des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes

Toujours pour cette pathologie, les responsables du centre nous disent « le Ministère de la Santé a organisé une distribution de moustiquaires imprégnées pour la population béninoise et donc celle du lac. Savez-vous comment certaines populations lacustres en ont usage ? Elles les ont utilisées en lieu et place des filets de pêche. Résultat : les poissons ont crevé ». Cette anecdote nous montre combien l’éducation est et doit être également le souci de ceux qui soignent. 

Un autre projet dans lequel le centre s’est engagé c’est celui de l’amélioration de la prise en charge des patients contaminés par le VIH. L’importance de la  prévalence (nombre de personnes atteintes d’une maladie dans une population donnée à un moment donné) de cette maladie a poussé les responsables du centre à rédiger en 2010 un premier projet auprès de la Fondation internationale du laboratoire Glaxo Smith Kline (GSK). 

Retenu parmi de nombreux autres projets,  la réalisation de ce projet a permis au centre d’être officiellement reconnu comme site de dépistage et de prise en charge du VIH/SIDA. Un second projet, l’année suivante, qui mettait l’accent sur la sensibilisation et l’accompagnement psychosocial des personnes atteintes par cette pathologie a été honoré. 

Depuis 2012 le centre négocie « l’accompagnement de l’IRD (Institut de Recherches pour le Développement) qui fait une étude sur la co-infection paludisme/bilharziose chez les enfants de 6 à 12 ans. Ce projet nommé PALUCO qui s’est déroulé pendant la saison des pluies, période de transmission maximale  du paludisme, a repris cette année sur la même saison ». Il en résulte une fréquentation au centre plus nette des parents avec leurs enfants puisque la prise en charge financière est assurée par un tiers payeur.

Conjointement à la volonté d’offrir des soins adaptés à la population, le centre médical, par l’intermédiaire de ses cadres, cherche à diminuer les charges. C’est ainsi qu’actuellement une étude est en cours pour l’acquisition de kits de panneaux d’énergie solaire avec convertisseurs capables de convertir l’énergie de 12 volts en 220 volts directement utilisables pour nos équipements. Il semble que cette installation permettrait des économies substantielles en charge de gas-oil. Nous voilà donc cette année face à une proposition à étudier avec les responsables du centre.

Sô-Tchanhoué : témoignages de médecins béninois

Une correspondance régulière s’est établie avec Le Docteur Louise TCHEGNINOUGBO-BARNOR depuis son séjour en France en Octobre 2012, ce qui nous réjouit et nous rend plus proches du travail fait au centre. Quelques extraits de cette correspondance joints au rapport de soins et d’activités du 4ème trimestre 2012...

Dr Louise (photo JPL)

« Tout le monde tousse et crache, racle la gorge, se gratte les yeux ; oui,  l’organisme humain récrimine contre la nature qui a changé brutalement. La crue a disparu comme si elle n’avait jamais existé (ndlr : référence aux inondations de sept/oct 2012). La brume, la poussière envahissent tout : l’harmattan fait sa loi et le phénomène climatique cyclique fait son chemin. Bref, voilà le type de climat que nous traversons actuellement et comme les chiffres en témoignent, les affections oculaires, pulmonaires, bronchiques se font remarquer. Ainsi va la vie ».

Un autre extrait d’un courrier envoyé par Théophile TCHEGNINOUGBO (ndlr : Directeur administratif du centre) dans les mêmes temps nous permet de prendre la mesure de la difficulté que rencontre l’équipe soignante face à quelques situations de pauvreté de certains lacustres. Il nous semble important de vous les relayer...

« Je  veux vous relater le cas d’une dame de 28 ans, femme d’un patient dépisté séropositif SIDA en 2011 au centre médical. Le mari était éligible au traitement ARV (antirétroviral). Il était sérieusement rongé par le mal et avait perdu plus de 20% de son poids et tenait à peine sur ses deux pieds. Le traitement a été institué par l’équipe de prise en charge. Il commençait à mieux se porter et avait même renoué avec ses activités de pêche. Car,  à son arrivée au centre médical en février 2011, il n’avait plus de moyens, ayant passé beaucoup de temps dans les cabinets privés sans succès. Le personnel du centre s’était même trouvé dans l’obligation de se cotiser pour donner au malade, son épouse et à leur seul enfant la possibilité de pouvoir continuer de s’alimenter. Nous avons profité de l’occasion pour faire le test à son épouse qui a été aussi trouvée séropositive. C’est au cours des campagnes de sensibilisations organisées par le centre médical qu’ils ont été dépistés. L’état de la femme, couplé avec les résultats de ses examens biologiques, autorisait aussi sa mise sous ARV. Ce qui fut fait. 

Dès lors, le couple commençait à se retrouver et à rentrer dans la jouissance de ses facultés physiques et psychologiques. En septembre 2011, une grossesse s’annonçait. L’équipe de suivi a alors mis en route le protocole de la PTME (prévention de la transmission mère-enfant) du VIH. L’accouchement a eu lieu le 5 juin 2012. Les tests de dosages sont revenus négatifs, l’enfant bien entendu ayant été mis sous protocole de traitement pendant 6 semaines dès la naissance. Le suivi continue. La mère prend régulièrement son traitement. Son enfant va bientôt être sevré. Mais, du côté du père, nous avons assisté à une sorte d’inconscience. Il rentre dans une secte et prétexte que c’est Dieu qui sauve et non les médicaments. Malgré les nombreuses relances, les visites des médiateurs, il est resté inflexible à nos conseils, injonctions et même supplications. Nous avons cherché à rencontrer le pasteur de sa religion mais jamais il ne nous l’a indiqué. Il ne venait plus chercher son traitement au centre médical, ni même aux contrôles biologiques. Résultat, il sombre à nouveau, à bout de force et se retrouve encore au centre. Malgré tous nos efforts, il rendit l’âme le 4 octobre 2012 ».

Autre cas relaté par Théophile TCHEGNINOUGBO...

« Ce 5 janvier 2013, les parents de Marius (3 ans) l’amènent au centre dans un état d’anémie sévère décompensée, preuve qu’ils ont trop traîné avant de recourir au centre médical ; c’est toujours la promenade dans des cabinets illicites et souvent sans qualifications. Résultat, avant même que le médecin ne mette en route, de toute urgence, l’oxygénothérapie avant la transfusion sanguine, l’enfant succomba ».

Ces quelques exemples montrent combien le personnel soignant est affecté par ces situations. Nous savons qu’il s’implique auprès de certains malades de façon désintéressée et que ces cas existent mais heureusement  il n’y a pas que des issues aussi tragiques... Pour beaucoup de consultants, c’est vers l’amélioration de leur état de santé, voire la guérison totale, que les soins prodigués au centre aboutissent.

Sô-Tchanhoué : nouveau bureau de soutien au Centre médical

Février 2013 apporte à l’Association de Soutien au Centre Médical de Sô-Tchanhoué une modification de la composition de son bureau. En effet, après sept années de bons et loyaux services, Philippe ALLAIN, notre président, a souhaité  passer la main. Il a bien fallu deux mois de réflexion à notre nouvelle présidente, Christiane CHARRON, pour se proposer de prendre le relais à ce poste qui demande un investissement permanent.

Philippe Allain (photo JP Lepont)
Tous les membres du conseil d’administration les remercient chaleureusement tous les deux; Philippe Allain pour avoir assuré cette présidence jalonnée de beaux projets mais aussi ponctuée de moments difficiles. Très grand merci à lui, il continuera d’être actif au sein du conseil d’administration. L’autre merci va tout naturellement à Christiane CHARRON qui prend cette présidence alors que nous approchons du trentième anniversaire de la création de l’association (en 2014). Ce qui nous fait prendre à tous la mesure du chemin que nous avons parcouru avec vous, chers adhérents et aussi avec nos partenaires du centre médical de Sô-Tchanhoué. Notons enfin que nous avons eu le plaisir d’accueillir au sein du conseil d’administration Claude FRISON (journaliste qui avait fait le voyage avec nous au Bénin en 2010). Il est chargé plus particulièrement du développement de notre site internet.

Christiane Charron (photo JPL)
La présidence de Christiane CHARRON arrive à un moment où une évolution des approvisionnements  des médicaments par le centre médical  se met en place. En effet, jusqu’à l’année dernière, notre fonctionnement concernant ce gros poste de l’association, à savoir l’achat des médicaments pour le centre médical, passait toujours, pour des raisons de fiabilité, par le biais  d’organismes européens de centrales d’achats (IDA, MEDEOR). Les commandes de médicaments étaient faites par les médecins du centre à ces organismes et l’association en assurait le règlement. Or, ces dernières années, des taxes importantes de dédouanage au port de Cotonou entraînaient un surcoût significatif que le centre avait de plus en plus de mal à payer. Parallèlement, pendant cette même période, le centre médical s’approvisionnait, pour une petite partie, à la pharmacie diocésaine de Cotonou. Le Docteur Louise TCHEGNINOUGBO-BARNOR, dans un courrier adressé à Christiane CHARRON, notre nouvelle présidente, écrit : « Je voudrais te dire qu’une fois de retour au Bénin après mon voyage à Nantes, nous nous sommes entretenus au sujet de la pharmacie diocésaine. J’avoue que la situation a évolué positivement car tous les médicaments sont désormais contrôlés par le Ministère de la Santé et l’ordre des pharmaciens d’officine du Bénin. Nous, médecins prescripteurs, avons maintenant pleine satisfaction de leur prestation. Je me devais de vous apporter cette information ». D’autre part, Théophile TCHEGNINOUGBO, le directeur du centre, nous assure aujourd’hui qu’il peut passer commande à la pharmacie diocésaine avec une garantie de fiabilité concernant les médicaments : "Je voudrais d’abord souligner que l’ordre des pharmaciens du Bénin, en partenariat avec la section locale de la Fondation Jacques CHIRAC, mène une lutte contre les faux médicaments introduits et commercialisés au Bénin ». Forte de cette garantie, l’association prend l’option d’aider le centre d’une autre manière pour l’achat des médicaments, à savoir que tout ce qui peut être commandé à la pharmacie diocésaine le sera et nous en assurerons le financement. Par ailleurs, nous continuerons à travailler avec IDA (*Association Internationale de développement dépendant du Fonds de la Banque Mondiale pour les plus pauvres) et MEDEOR (**Œuvre Sociale Allemande de Médicaments action Medeor) pour les produits qui ne sont pas commercialisés par la pharmacie diocésaine. Nous nous réjouissons de cette évolution car tout ce qui peut être traité  directement par les nouvelles institutions à Cotonou permet de créer des emplois, tout en permettant au centre d’accéder à une plus grande autonomie.

L'Association internationale de développement (IDA) a pour mission d'aider les pays les plus pauvres du monde. Créée en 1960, l'IDA accorde des dons et des crédits sans intérêt pour financer des mesures visant à stimuler la croissance économique, à atténuer les inégalités et à améliorer les conditions de vie des populations.

Action Medeor (Deutsches Medikamenten Hilfswerk) a été fondée en 1964 dans le but de fournir aux gens des pays en développement des médicaments essentiels et des équipements médicaux. En outre, medeor s'implique dans la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, maladies fortement liées à la pauvreté, toujours selon le principe de rendre les personnes concernées capables de se prendre elles-mêmes en charge. Aujourd'hui, medeor est la plus grande organisation médicale humanitaire en Europe.

Paludisme : revers pour le RTS,S de GSK



Le RTS,S, "candidat vaccin" contre le paludisme développé par le laboratoire GSK et la Fondation Bill & Melinda Gates, après des centaines de millions de dollars investis, n'aurait réduit que d'un tiers les cas de paludisme testés. Sera-t-il un jour commercialisé, interroge le magazine La Recherche (l'Actualité des Sciences) dans un récent article.  La question se pose d'après les résultats obtenus dans le cadre d'un essai d'un an sur 6 537 nourrissons africains âgés de 6 à 12 semaines. Le RTS,S n'aurait réduit que d'environ un tiers les épisodes de paludisme (donc moins que les quelque 50 % obtenus l'an passé dans un essai sur près de 6 000 enfants âgés de 5 à 17 mois).

Selon les projections de l'OMS, pour obtenir un rapport coût-efficacité suffisant, un vaccin antipaludique devrait atteindre une efficacité de 50 % minimum, avec un effet protecteur durant plus d'un an (les vaccins classiques ont une efficacité supérieure à 80 %). « D'après les résultats de ce nouvel essai, le RTS,S ne semble pas près de devenir un vaccin de routine pour les nourrissons », estime Odile Puijalon, spécialiste du paludisme à l'Institut Pasteur.



De fait, les bébés de 6 à 12 semaines constituent une cible stratégique, car dans les pays pauvres, tout vaccin antipaludique, lorsqu'il sera conçu, devra être administré en même temps que les autres vaccins pédiatriques, dans des infrastructures dédiées. Autre point noir : « L'efficacité du RTS,S semble s'estomper au bout de trois à quatre mois », indique Pierre Druilhe, ex-directeur du laboratoire de paludo-vaccinologie de l'Institut Pasteur, en charge du développement d'un candidat vaccin concurrent.


La bataille fait rage. Et de fait, note l'article, le parasite responsable du paludisme serait plus complexe à cibler qu'un virus. Raison pour laquelle il n'existe encore aucun vaccin anti-parasitaire. Un vaccin antipaludique serait de toute façon utilisé en complément d'autres méthodes de protection (par exemple les lits dotés de moustiquaires). « Dans ce contexte, ce n'est donc pas si mal d'avoir obtenu une efficacité supplémentaire d'environ 30 % », confie Éric Mouzin, épidémiologiste dans le cadre du partenariat « Faire reculer le paludisme », présent au Sommet de Davos. Mais de l'aveu de Bill Gates dans un communiqué, cette efficacité d'environ 30 % serait « plus faible que ce que nous espérions ». Certains experts n'hésiteraient pas à parler du « début de la fin », pour le vaccin RTS,S.

L'évaluation à grande échelle du RTS,S se poursuivra jusqu'en 2014, date à laquelle seront publiés l'ensemble des résultats avec un suivi de 30 mois avec l'éventuelle découverte de l'efficacité d'un vaccin amélioré par une dose « booster », censée stimuler le système immunitaire (administrée 18 mois après la troisième dose du protocole de base. (source La Recherche - mensuel n°471 du 01/01/2013 par Jean-Philippe Braly)

Sida : chute de moitié des infections dans 25 pays


Dans son rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2012, l'Onusida annonce que huit millions de personnes atteintes du Sida ont eu accès aux traitements en 2011, soit 20 % de plus qu'en 2010. En Afrique subsaharienne, région la plus touchée au monde, le nombre de personnes bénéficiant de médicaments anti-rétroviraux a augmenté de 59 % sur les deux dernières années. Autre tendance : le nombre de nouvelles infections a, lui, été réduit de 50 % dans 25 pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le sida a entraîné 1,7 million de décès dans le monde l'an passé. Et on estime à 6,8 millions le nombre de personnes qui restent privées des médicaments. Les militants anti-sida ont désormais des arguments solides pour affirmer aux bailleurs des pays riches qu'investir dans les traitements n'est pas une sorte de « puits sans fond », comme l'affirmaient certains experts. Le constat des médecins est clair : un traitement bien administré permet de réduire de façon très significative la quantité de VIH dans l'organisme du patient et, du même coup, sa capacité à transmettre le virus. Un accès élargi aux médicaments a donc un bénéfice individuel mais aussi collectif en permettant de casser, dans un pays, la courbe de l'épidémie.

Cette mobilisation internationale s'est aussi avérée efficace contre d'autres pathologies. « Au cours des dix dernières années, l'augmentation des investissements pour combattre le paludisme a permis de sauver plus d'un million de vies », soulignait Margaret Chan, Directrice générale de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Toujours redoutable (1,4 million de décès en 2011), la tuberculose a de son côté enregistré un recul de la mortalité de 40 % depuis 1990. Enfin la dramatique annonce, mi-décembre, de l'assassinat au Pakistan de six agents-vaccinateurs contre la poliomyélite ne doit pas faire oublier que jamais l'éradication de la maladie n'a été aussi proche. Alors qu'on dénombrait 350 000 cas de poliomyélite dans le monde en 1998, l'OMS recensait, en novembre dernier, 181 cas depuis le début de 2012, essentiellement dans trois pays : Pakistan Nigeria et Afghanistan. Autrefois épicentre mondial de la maladie, l'Inde n'a, elle, enregistré aucun cas ces deux dernières années. (Source : UNAIDS World AIDS Day Report 2012 et extrait du Journal La Croix du 31/12/12, par Pierre Bienvault)

Le Docteur Louise TCHEGNINOUGBO en France

Le docteur Louise TCHEGNINOUGBO entourée de membres du Bureau

Docteur Louise, bien connue des membres de l'association de soutien au Centre médical Saint-Joseph de Sô-Tchanhoué,  participe au Congrès des Journées Nationales de Médecine Générale à Paris. C'est un plaisir de l'écouter parler du centre médical et de voir sa joie d'être avec nous.



Nelly Daviaud rencontre Annick Chauty

Elles se sont enfin rencontrées lors de la soirée Théatre de novembre 2011. Un moment émouvant entre la comédienne qui met son talent depuis plus de 24 ans au service de la seconde qui fut la première directrice du centre médical Saint-Joseph de Sô-Tchanhoué. Le titre de la pièce nous renvoyait à l'origine de l'association : Tout bascule... Au cours d'une présentation par le Docteur Annick Chauty, le public a été marqué par l'une de ces citations :

"La force du don est bien supérieure
aux violences que nous subissons"

Nelly Daviaud et Annick Chauty



Nouvelles du centre médical

Théophile TCHEGNINOUGBO, le directeur, Aurèle, le chef du laboratoire et le Docteur  Salomon ont pris soin de nous envoyer ce courrier de rentrée qui nous donne un aperçu des événements du centre médical :

« Merci beaucoup pour la demande de nouvelles. Vous avez toujours la bonne manière d’entretenir les relations. Merci beaucoup de toujours penser au Centre, aux malades et au personnel qui se dévoue pour eux. En ce qui concerne nos familles, les enfants grandissent. Certains ont fini leurs études à l’université ou travaillent déjà et ne sont plus à la charge de leurs parents. Mais la plupart sont dans les grandes classes (seconde, première, terminale) ou sont dans les grandes écoles (universités selon les capacités financières des parents). Mes deux grandes filles par exemple sont reçues à leur examen de BTS Pro et vont commencer la licence. La fille aînée d’Aurèle est en Agro 1. Les enfants d’autres membres du personnel viennent de soutenir en maîtrise sciences éco. C’est donc maintenant que le personnel ressent véritablement le poids de la charge de ses enfants. La date officielle pour la rentrée scolaire est fixée au lundi 03 Octobre 2011 et certains établissements privés font la prérentrée ce lundi 26 septembre 2011.

Je tiens personnellement à vous remercier pour la promptitude avec laquelle vous nous avez aidés il y a bientôt un an lors de la dernière crue catastrophe. Ces différentes aides (Association de Soutien au Centre Médical de Sô-Tchanhoué à Nantes, Raoul Follereau et Humedica Versorgungshilfe für Krankenhäuser in Benin) continuent de nous permettre, avec une légère révision à la hausse des prix des prestations, de tenir la route. Et puis, je ne dois pas oublier le Projet GSK qui nous équipe. Hormis les dettes que nous remboursons à la limite de nos moyens, je peux dire que nous sommes sereins en attendant d’autres difficultés qui vont agrémenter le cours normal de la vie.

Il faut  reconnaître que la crise financière de 2008 a un impact sur la fréquentation de la population au centre comme dans les autres structures sanitaires officielles de santé du Bénin. Cette crise continue de fragiliser le pouvoir d’achat des Toffinous doublée de la montée vertigineuse de la médecine traditionnelle et du nombre de plus en plus impressionnant de fabricants de médicaments contre le paludisme par exemple et ceci
à grands renforts de publicité. Sinon, de façon générale, tout le monde se porte bien. Le centre également. La crue de cette année n’est pas encore très menaçante. Espérons qu’elle ne sera pas objet de souci pour nous et les donateurs. » Théophile TCHEGNINOUGBO

Inciter à la vaccination

Le Docteur  Salomon MBAINADJIEL, médecin tchadien qui assure les consultations et le suivi en hospitalisation des malades depuis quelques années avec le Dr Louise, parle de l’activité autour de l’hospitalisation au centre de juin à août 2011 :

« Il y a eu une soixantaine de cas de rougeole et quatre cas de méningite. Dans le cumul de ces cas, il y a eu 25 enfants qui ont  développé des complications broncho-pulmonaires avec détresse respiratoire, conjonctivite, candidose buccale et inguinogénitale. Malheureusement pour les cas suscités, les parents n’ont pu honorer entièrement le traitement. Le Centre est venu à leur secours et tous ces enfants s’en sont sortis. Aucun cas de décès n’a été enregistré. Face à cette réalité, nous sensibilisons les mères d’enfants sur la nécessité de faire vacciner leurs enfants très tôt. »  Docteur Salomon MBAINADJIEL